Une longue et belle histoire de famille !
A Montvendre, « L’Auberge du Vieux Moulin » célèbre, en ce week-end de la Saint-Valentin, son cinquantième anniversaire. Sa particularité, que seuls de rares établissements de la région peuvent revendiquer, c’ est d’être tenue par la même famille , depuis son ouverture. L’histoire débute le 15 février 1955 , en Tunisie, où Marie-Antoinette et Pierre Nervegna, tous deux natifs de Tunis, choisissent d’unir leurs destinées. D’abord gérants , à Bizerte, du café « L’escale » , ils se voient contraints, en raison des évènements de 1958, de quitter le pays pour la France. Le hasard les amène dans la Drôme, comme co-gérants de la grande brasserie valentinoise « Le Valence » ( aujourd’hui remplacée par la banque HSBC, à l’angle de l’avenue Victor Hugo et des boulevards) . « Nous avions une équipe d’une dizaine de personnes» raconte Marie –Antoinette, « et Pierre, qui n’était pas cuisinier au départ, en a profité pour se former, sur le tas, avec le chef . L’ambiance, à la « Brasserie » était extraordinaire. C’était le point de ralliement de toutes les professions libérales du quartier, des journalistes et photographes du Dauphiné Libéré, dont le siège était à deux pas, et de clients fidèles dont je garde un souvenir très fort ». Au début des années 60, Pierre et Marie-Antoinette font l’acquisition d’une bâtisse ancienne à Montvendre. L’idée est de la restaurer et de créer un restaurant comme on n’en voit peu à cette époque, proposant, en pleine campagne, une cuisine méditerranéenne, dans un cadre classique et intimiste, au décor de pierres apparentes, avec une cheminée ! « L’Auberge du Vieux Moulin » est inaugurée, le 15 février 1964, pour la Saint-Valentin , « le jour de notre 9ème anniversaire de mariage » sourit Marie-Antoinette » « et le plus fort » précise-t-elle « c’est que beaucoup n’y croyaient pas, nous prédisant que le restaurant ne durerait pas aussi longtemps que les impôts ! » . Une nouvelle vie commence pour le couple qui n’a pas peur du travail et met les bouchées doubles. Avec la personnalité charismatique de Pierre et son savoir-faire, la gentillesse et l’efficacité de Marie-Antoinette, l’affaire devient florissante. « Réputée pour sa tranquillité et ses spécialités de poisson grillé et de crustacés, notre auberge » se souvient Marie-Antoinette « était devenue le rendez-vous des cadres et pdg des entreprises des environs mais également d’une clientèle très variée. Une fois, une jeune actrice désargentée, nous a même laissé son ceinturon en paiement ! ». Au fil des ans, leurs trois enfants, Christiane, Patricia et Pierre, surnommé « Pierre 2 » (pour éviter la confusion avec son père) viennent régulièrement donner un coup de main, les filles au service et le garçon, en cuisine. Une vocation naît pour Patricia et Pierre qui décident de prendre la succession de leurs parents. Pendant que Pierre prépare son Cap de cuisine et fait ses premières armes dans des restaurants à Die et à Grignan, Patricia est active à l’auberge. Son mari, Philippe Crouan, venu renforcer l’équipe des cuisines en 1986 , abandonne définitivement son métier de menuisier-charpentier pour passer , en 1989, son Cap de cuisinier qu’il enrichit , par la suite, d’une formation à la pâtisserie. Une reconversion motivée par une véritable passion pour ce métier. En 1993, Pierre intègre l’équipe des cuisines auprès de son père puis en 1994, il en prend officiellement la tête, en tant que « chef ». Il revisite, au fil des saisons, les anciens menus à base de poissons, de gibier et de produits du terroir et y apporte sa touche personnelle avec des préparations et des saveurs inédites. « Les goûts ont beaucoup évolué et nos menus de même , dans un esprit de légèreté et de raffinement » souligne-t-il « et il faut toujours se remettre en question. » . Pierre continuera à travailler aux côtés de son père jusqu’en 2001, année où ce dernier disparaît, à l’âge de 72 ans. Depuis, la famille , toujours très soudée, poursuit cette belle aventure : Pierre et Philippe, en cuisine, Patricia et sa mère , Marie-Antoinette, en salle, sans oublier, Christiane, la fille aînée, qui vient en renfort, chaque dimanche , pour le service! Tous ont donné son style à l’auberge, fait d’un accueil spontané, simple, joyeux et chaleureux , qui est à lui seul la promesse d’un agréable repas !
Pierre Nervegna, le fondateur de l’Auberge du Vieux Moulin , disparu en 2001, ici présentant des gambas
REPÈRES
Le 15 février 1955 : mariage de Pierre et Marie-Antoinette Nervegna en Tunisie
1955-1958 : Le couple est gérant du bar « L’Escale « à Bizerte ( Tunisie)
1958 : Le couple quitte la Tunisie pour la France
1959 -1964 : Co-gérance de la brasserie « Le Valence » à Valence
Le 15 février 1964 : Ouverture de « L’Auberge du Vieux Moulin » à Montvendre
1986 : Philippe Crouan, époux de Patricia , rejoint Pierre ( le père) en cuisine
1993 : Pierre Nervegna ( le fils) rejoint Philippe et Pierre ( le père) en cuisine
1994 : Pierre ( le père) passe la main . Création d’une Sarl entre Pierre Nervegna , sa sœur Patricia et son beau-frère , Philippe Crouan. Pierre devient le « chef » du restaurant
15 février 2014 : 50ème anniversaire de l’Auberge du Vieux Moulin
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